A l'approche de l'élection du nouveau président du Sénat, mercredi, la polémique enfle autour du logement de luxe mis à disposition à vie pour le président sortant, Christian Poncelet, symbole d'autres "privilèges" prêtés aux sénateurs français. La gauche, discrète sur le sujet, commence à s'exprimer. "Il faut d'abord réformer le mode du scrutin du Sénat et ensuite tout ce qui est défaut de transparence. Il faudra s'attaquer à la présidence du Sénat où il y a, j'ai cru comprendre, quelques abus", a dit à Reuters lundi François Hollande, premier secrétaire du Parti socialiste. Dimanche, le ministre du Travail Xavier Bertrand, un proche de Nicolas Sarkozy, a spontanément abordé la question de ce logement, lors d'une émission sur Europe 1. "Il faut mettre un terme à cette idée aberrante d'avoir un appartement à vie pour le président du Sénat. Je pense que ça n'a jamais été fait auparavant, il ne faut pas que ça voie le jour. A un moment qui est un moment difficile, une conjoncture difficile, l'exemplarité est essentielle", a-t-il dit. Le Sénat a accepté de mettre à la disposition de Christian Poncelet depuis 2004 un appartement de 200 m2 situé dans un immeuble de la rue Bonaparte, non loin du Palais du Luxembourg. Outre ce logement, il bénéficiera d'une voiture avec chauffeur, d'un bureau et d'une secrétaire, de gardes du corps, ainsi que de son salaire de sénateur de 11.500 euros par mois. Lundi, Christian Poncelet, resté silencieux jusque là, a démenti dans un communiqué "les informations selon lesquelles il bénéficierait d'un appartement de fonction à vie". Il confirme toutefois implicitement la mise à disposition de ce logement, assurant qu'il s'agit d'une mesure "prise depuis très longtemps par la Questure pour les anciens présidents de la Haute assemblée". René Monory avait renoncé dans le passé à cet avantage. Apparente concession du président sortant, l'avantage "sera évidemment limité à la fin du mandat de sénateur" de Christian Poncelet", soit en 2014, précise le communiqué. RETRAITES, LOGEMENTS, DOTATION Le cas particulier du président sortant, qui est âgé de 80 ans, est l'arbre qui cache la forêt des privilèges du Sénat, à en croire un ouvrage qui vient de sortir, intitulé "le Sénat, enquête sur les superprivilégiés de la République", oeuvre d'Yvan Stefanovitch et Robert Colonna d'Istria. Ce livre n'a fait l'objet ni de démentis ni de poursuites judiciaires. "Pourquoi voulez-vous qu'ils me poursuivent ? Tout ce que je raconte est vrai", a dit à Reuters lundi Yvan Stefanovitch. Il voit dans les pratiques du Sénat "quelque chose de très culturel, de très français". L'ouvrage parle de la dotation du Sénat - 327,69 millions d'euros en 2009 - utilisable sans contrôle de la Cour des comptes, de son florissant patrimoine immobilier, des réceptions et colloques ainsi que du goût des élus pour les voyages. A coté de Christian Poncelet, plusieurs dizaines de hauts fonctionnaires sont logés dans des appartements luxueux, dit le livre. Les auteurs recensent 78 groupes d'amitié avec des pays comme les îles Fidji, le Vanuatu, Belize et le Costa Rica. Le recordman du nombre d'affiliations est, selon le livre, François Trucy, sénateur (UMP) du Var, inscrit dans 72 groupes. Malgré la récente réforme des régimes spéciaux de retraites, les sénateurs ont gardé le leur, qui leur permet de percevoir 1.869 euros bruts par mois au terme d'un mandat même limité à quelques années, souligne l'ouvrage. "Les élus de droite et de gauche n'aiment pas parler de cela", dit Yvan Stefanovitch, qui précise avoir eu des difficultés à faire son enquête. Ce mutisme général s'explique selon lui par l'utilisation partagée des crédits de la dotation, qui parviennent souvent aux circonscriptions des élus. La réforme éventuelle du Sénat n'est pas acquise, le sujet ayant été à l'origine du départ du général de Gaulle en 1969. Après ses victoires aux élections locales et le gain ce mois-ci de 23 sièges, la gauche pourrait y être majoritaire pour la première fois de la Ve République, en 2011. Thierry Lévêque, avec Laure Bretton, édité par Gilles Trequesser ___________________________________________________________________________ Pourquoi voudriez-vous qu'ils se tirent une balle dans le pied? Des jobs pareils en dépit des âges limites de la retraite, est-ce que vous le refuseriez? Et que nenni que la gauche va se couper sa branche quand elle y accède enfin ! Aucune noblesse de comportement dans ces murs. Juste la volonté de se monarchiser à la place du monarque..qui perdure depuis des années et reste effectivement un secret partagé mais bien gardé. Ce qui me gêne juste beaucoup, c'est que à côté de cela, la grande majorité qui a également "servi l'Etat et la Republique" selon les termes consacrés par l'hypocrisie de la formule, se contente de retraites faibles. Elle qui a pourtant aussi couvert secrets et secrets d'Etat..non? Là aussi, les parachutes de ces messieurs surannés sont injustifiables et tout autant dorés que possible.....à l'or fin du pouvoir. |
9.30.2008
Vous avez déjà vu des politiques de tous bords of course refuser de se goinfrer en douce?
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