9.24.2008

Les américains doivent payer pour racheter leurs junk bonds..aux banques : pas facile à faire accepter

Le plan de sauvetage des banques américaines était en difficulté mardi au Congrès américain face à l'hostilité de nombreux parlementaires qui jouaient avec les nerfs de places financières mondiales toujours en repli.
Pendant qu'à New York les dirigeants de la planète évoquaient à l'ouverture de l'Assemblée générale de l'ONU la crise qui secoue les marchés financiers, un influent sénateur a jugé que le plan préparé par l'administration Bush n'était pas "acceptable" en l'état.
"Cela ne va pas marcher", a déclaré le président de la commission bancaire du Sénat, le démocrate Chris Dodd, à propos du plan du secrétaire au Trésor, Henry Paulson, qui prévoit de débloquer 700 milliards de dollars afin d'éponger les créances douteuses accumulées par les banques dans l'immobilier.
Plusieurs heures d'audition avec M. Paulson et le président de la Réserve fédérale, Ben Bernanke, n'y ont rien fait. Malgré la tornade financière qui souffle depuis dix jours, le démocrate Jack Reed a regretté que "le contribuable doive assumer le risque de décisions désastreuses prises par des individus fortement rémunérés à Wall Street".
"Nous pourrions très bien dépenser 700 milliards de dollars ou 700.000 milliards et ne pas résoudre la crise. Avant que je signe quelque chose de cette ampleur, je veux savoir que nous avons épuisé toutes les solutions de rechange raisonnables", a lancé son collègue Richard Shelby.
Tentant de rassurer, le patron de la banque centrale américaine s'est dit convaincu de l'efficacité du plan de sauvetage. "Le Congrès doit agir d'urgence pour stabiliser la situation et éviter ce qui autrement pourrait avoir de très sérieuses conséquences pour nos marchés financiers et notre économie", a imploré M. Bernanke.
M. Paulson a plaidé dans le même sens, appelant les parlementaires à dépasser les clivages politiques à l'approche de l'élection présidentielle américaine. Il a précisé que son plan s'adresserait aussi aux banques étrangères actives aux Etats-Unis.
Sur les marchés, l'euphorie qui avait accueilli vendredi l'annonce du plan de sauvetage américain a laissé place aux interrogations devant les discussions du Congrès. Après une ouverture en hausse prudente, Wall Street a perdu 1,47% à la clôture. Les marchés asiatiques -- à l'exception de Tokyo fermé mardi -- ont perdu du terrain, Shanghai reculant de 1,56%. Londres a perdu 1,91%, Francfort 0,64% et Paris 1,98%. Le dollar a relevé la tête après sa chute vertigineuse de lundi, cotant 1,4651 face à l'euro contre 1,4796 lundi soir. Le pétrole a reculé après sa flambée exceptionnelle de la veille.
Devant l'ONU, le président George W. Bush a assuré que le Congrès allait approuver le plan de sauvetage "avec la rapidité requise".
Son homologue français Nicolas Sarkozy a proposé à ses pairs de se réunir avant la fin de l'année pour "réfléchir ensemble aux leçons à tirer" de la crise, estimant qu'elle est "la plus grave qu'ait connue le monde depuis celle des années 1930". Il a précisé que cette réunion pourrait se dérouler en novembre sur la base du G8, avec une "possibilité d'ouverture sur les pays émergents".
Le président brésilien Luiz Inacio "Lula" da Silva a appelé à "rebâtir" les institutions financières internationales afin qu'elles puissent prévenir les crises à l'avenir.
Lundi, la méga-banque japonaise Mitsubishi UFJ a annoncé son intention de voler au secours de sa consoeur américaine en détresse Morgan Stanley, dont elle va acheter jusqu'à 20% du capital.
Au Royaume-Uni, le ministre des Finances Alistair Darling a annoncé que le gouvernement britannique allait déposer d'ici 15 jours un projet de loi visant à réformer le système bancaire.
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Plusieurs réactions : les banques via Le Tresor essaient de "purger" leurs bilans en vendant au Trésor Américain les sommes de produits financiers liés aux subprimes écroulés qui les plombent. Des tentatives de rachat à 22% des prix avaient déjà été lancées...mais les banques détentrices s'en sont abstenues, parce qu'à ce prix, c'est devoir inscrire de grosses pertes chez elles. Alors, oui, on peut comprendre que les politiques n'aient pas envie de dire Ok avec un chèque en blanc pour une majeure partie de la somme de 700 milliards, que vont ensuite (et comment?) se déchirer les détenteurs de subprimes entre eux...quand on ne sait qui détient pour combien partout..
Et secundo, ça doit aussi faire mal aux américains de perdre en actions ce qu'ils y ont investi à cause de ces errements des titrisations précipités au départ par la crise de l'immobilier et la baisse de la valeur des biens.
 
Alors, il est oui assez logique qu'essayer de refourguer la patate chaude aux contribuables pour des prix que les banques elles-même n'ont pas accepté de céder sente la truffe profonde même chez les non-intiés. Et oui, quand pourrait-on savoir où sera la fin de ces "pertes"...?
Les bourses asiatiques remontent, alors qu'elles ont investi pour reprendre les actifs des banques rincées par ces moins-values..est-ce à dire qu'elles escomptent que les valeurs des subprimes remonteront avec mécaniquement la remontée de la valeur des biens???
 
Ou qu'elles se gaussent elles-même de posséder de plus en plus les biens des américains qui devraient se sentir de plus en plus sur le déclin après ces errances qui n'étaient pas forcément ultra-prévisibles? Les phénomènes de bulles exportent de marchés en marchés au bénéfice des spéculateurs du moment les risques de dévalorisation et d'éclatement des actifs, et cette crise qui a pour sous-jacent le marché immobilier converti en actifs financiers en est un des premiers exemples, après les excès pourtant récents des fonds prêtés aux valeurs internet..
 
Investir là où il n'y a pas de retours suffisants est donc bien là clé des soucis des marchés..Gageons que oui, avec une fermeture des robinets des crédits il y aura moins d'investissements et de croissance, mais sans doute l'usage de cet argent rendu plus rare devrait en être amélioré...?
La politique d'expansion monétaire qu'ont pratiqué les Etats-Unis se retourne contre eux comme l'annonçaient de nombreux économistes..
L'économie étant cyclique, on peut comprendre que les asiatiques qui se sont portés détenteurs à très bas prix d'actifs susceptibles un jour de remonter font le pari de leurs gains au pic de la prochaine relance?
Si ce ne sont pas les chinois qui ont été les plus malins dans cette crise, qui est-ce?
Et demain, quelles bulles vont exploser où se sont nichées les liquidités des fonds de ce monde extraites par les gérants de fortune des marchés actions...et "placées" ailleurs : le vin, qui a doublé depuis deux ans, les oeuvres d'art..?...
En observateurs avisés, sans doute l'Asie va-t-elle profiter des prochaines crises pour faire le plein de bouteilles à "bas prix".. Comme en mode, il faut profiter des soldes parce qu'il y a toujours un moment où votre sublime veste écossaise inmettable depuis 15 ans s'arrache comme les petits pains du Christ le bon moment revenu...
A partir du moment où les maisons américaines sont habitables et n'ont pas été détruites, pourquoi les citoyens devraient-ils payer pour en soulager les usuriers qui n'arrivent plus à les louer..aux tarifs pré-fixés?
Le marché est-il tout noir ou tout blanc? Le malheur des banques "virusées" n'est pas celui de celles qui n'ont pas acheté ces titrisations à base de subprimes. Donc comme toujours le malheur des unes fera le bonheur des autres..
 
Que Nicolas Sarkozy apporte comme commentaire "on punira les coupables"..fait juste penser qu'il est aujourd'hui Président et non plus bonnement Ministre de l'Intérieur..) et qu'il devrait se faire conseiller plus concrètement sur la compréhension de ces mécanismes économiques. Que les anglais veuillent réformer en quinze jours leur système certes, mais quoi exactement..?
 
Quand le problème initial a été une mauvaise gestion des risques d'investissement face à des valorisations immobilières dont on sait qu'elles peuvent fluctuer..on peut se dire qu'on va punir, et essayer de ne pas répêter l'exercice, mais sur des marchés où les offres et demandes en fonction des liquidités font les prix, comment contingenter alors ces "afflux" massifs d'acheteurs en cas de sous-performance d'autres domaines..? sans remettre en cause l'accès aux biens..et fausser la notion même de marché, donc du capitalisme et de sa main libre lui-même...?
 
C'est le message des américains aujourd'hui : nous ne voulons pas que l'on nous vende à prix fixé les pertes momentanées qui grèvent dans le temps ou pour certains définitivement, certains établissements bancaires qui en attendaient bien des profits..
On peut l'entendre sans crier "au loup 29, toutes les banques vont plonger..et vous avec".
 
Par contre que les bourses asiatiques soient en pleine bulle actions sur-évaluées pour cause de premières grosses spéculations de leurs populations très avides est en soi l'autre gros risque rampant d'éclatement : il faut donc pour eux profiter de ces fortes valorisations pour engranger du subprime pour les prochains hivers..et les re-achats américains..quand ils re-démarreront. Par eux ou par d'autres. Comme lorsqu'Aol avait racheté Time Warner..première prise de conscience des points de délires de l'internet en 2000.
Bonne journée.
 

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