Cet article a été rédigé par un reporter d'AgoraVox, le journal média citoyen qui vous donne la parole.
Une perquisition, 40 heures de garde à vue dans les locaux de la DST et, une menace d'incarcération auront réussi à faire plier le journaliste Guillaume Dasquié. Épuisé moralement et physiquement le journaliste indépendant spécialiste des questions de défense et des services secrets qui en savait trop a fini par lâcher aux hommes de la Direction de la surveillance du territoire (DST) le nom de sa source dans l'affaire des fuites de la DGSE sur les réseaux Ben Laden.
Cet acharnement policier et judiciaire était officiellement motivé pour "détention et divulgation au public de renseignement ou fichier ayant le caractère d'un secret de la défense nationale". Ça c'est la théorie. La pratique, elle, si l'on s'en tient au compte-rendu du journaliste aurait oscillé entre police à la russe et justice à la chinoise. Parce que le hic dans l'histoire c'est que l'article 109 du Code de procédure pénal selon lequel "tout journaliste, entendu comme témoin sur des informations recueillies dans l'exercice de son activité, est libre de ne pas en révéler l'origine" aurait été totalement bafoué.
Inconnu du grand public, Guillaume Dasquié est un vrai journaliste d'investigation, cofondateur de geopolitque.com. Un site internet discret consacré à la divulgation, contre abonnement payant, de documents sensibles de tous pays, généralement reproduits sous leur forme originale :
J'ajouterai donc que la DGSE alimente ou sur lequel elle se sert également...
Guillaume Dasquié que je connais de loin mais que j'ai suivi souvent est donc un grand "pote" normalement des milieux de Défense et de Renseignement eux-même. D'où ces informations secret défense qu'il s'est procurées.
Mais il irrite souvent, car il est médiatisé, appellé sur les problématiques d'IE et de géopolitique dès qu'un journal télévisé ou une émission comme C'est dans l'air en a besoin. Bref, il est assez incontournable, et beaucoup de militaires et de carrieristes débiles de l'IE en sont jaloux. L'éternelle histoire des médiocres mal intentionnés. Qui ont des amis généralement comme eux de leur niveau si bas.
Les bassesses font donc cette affaire d'intimidation / et de vengeances certainement personnelles aussi. Certains et MAM la première ont donc voulu "casser" Dasquié et ses réseaux et pour l'exemple. Il n'est ni le premier ni le dernier à subir cet acharnement. Il a "trahi" pour eux ceux qu'ils "servaient". L'occasion de faire plaisir à MAM et au grand Chef a caché à n'en pas douter des mécréances plus réelles que ceux qui connaissent ce secteur auront donc lues et devinées entre les lignes. Qui va reprendre son créneau..? Les coupables seront vite identifiés. Mais cette affaire prouve bien qu'il n'y a d'informations qui vaille qu'à la solde du pouvoir et des axes de sa diplomatie.
Ce qui est un signal inquiétant comme le souligne Guillaume lui-même pour le suivi des états du monde. Les Américains ont donc cru à une trahison "officielle" de la Défense..contre eux. Il n'en était rien. La "Trahison" interne a été débusquée par les méthodes de pression que l'on appréciera à leur juste mesure. On reste étonnés que le sieur Dasquié n'ait eu à subir la torture physique ou chinoise..comme au bon vieux temps des colonies?
Le 16 avril 2007, il signait dans les colonnes du quotidien Le Monde un article "11-Septembre : les Français en savaient long", relatant très en détail le niveau d'information des services d'espionnage français (DGSE) sur Ben Laden et Al-Qaida dans les mois précédents le 11-Septembre. L'auteur s'appuyait sur les 328 pages de rapports classés confidentiel-défense produits par la DGSE, entre juillet 2000 et octobre 2001 et fait l'erreur d'insérer des extraits sous forme de fac-similés. Ce qu'il ressort toutefois de l'article c'est que les services français ont alerté leurs homologues américains d'un possible détournement d'avion, dès janvier 2001.
L'article ne passe pas inaperçu outre-Atlantique. Les pratiques françaises sont connues : organiser et contrôler le fuitage. En clair, les informations révélées généralement par la presse française, les pseudo-scoops sont en fait de quasi-communiqués presse de la DGSE. Big brother considère donc qu'en l'espèce il s'agit d'un mauvais coup des Français et manifeste son très vif mécontentement.
Au centre des accusations et piquée au vif la ministre de la Défense, Michèle Alliot-Marie, dont dépend la DGSE, décide de porter plainte sur la base des articles 413-9 et 413-11 du Code pénal pour violation du secret de la Défense nationale. Le journaliste n'a que peu d'intérêt en lui-même. Ce que l'appareil d'Etat veut c'est la source. Pour cela, il faut mettre la pression. Poliment, mais très fermement, quitte à faire quelques entorses au Code de procédure pénale.
Il est également reproché à Guillaume Dasquié, la divulgation d'un document du ministère des Affaires étrangères relatif à l'affaire Borrel, toujours publié dans Le Monde, en date cette fois du 10 juin dernier mais aussi, la publication de fiches sur son site portant notamment sur les "affaires" dans lesquelles le président djiboutien, Ismaël Omar Guelleh, aurait été impliqué avant son élection à la présidence de la République et sur le rôle qu'il aurait pu jouer dans un éventuel assassinat du magistrat français.
Le parquet par la voix de Laurence Abgrall, magistrat du parquet chargée de la communication a totalement démenti les pressions avancées. Puis face à l'ampleur que prenait l'affaire dans le petit milieu de la presse, le procureur de la République de Paris en personne, Jean-Claude Marin, est monté au créneau pour récuser dans un communiqué le 7 décembre comme "totalement mensongères" les assertions du journaliste Guillaume Dasquié, qui se plaint d'avoir été victime d'un chantage au placement sous mandat de dépôt pour révéler ses sources.
Alors que on le croit aisément..non? Que vaut la voix d'un procureur face à l'évidence de la logique de poursuite.
Il reste que l'opération a été couronnée de succès, un agent de la DGSE dont le nom n'a pas été dévoilé a été interpellé. Quant à Guillaume Dasquié, il est désormais soumis à un contrôle judiciaire qui lui interdit d'entrer en contact avec des personnes travaillant ou ayant travaillé avec la DGSE. C'est ce qui s'appelle verrouiller l'information. Tout non-respect le rendrait passible d'une peine de cinq ans de prison et de 75 000 euros d'amende. Dormez tranquilles braves gens. Les secrets français sont désormais bien gardés.
L'organisation de défense de la presse Reporters sans frontières a dénoncé les "procédés abusifs" utilisés à l'encontre de Guillaume Dasquié, estimant qu'on "ne peut pas faire porter la responsabilité de fuites, au sein des services de renseignements ou d'un cabinet d'instruction, à un journaliste qui divulgue des documents méritant, en l'occurrence, d'être portés à la connaissance du public".
Dans un message à la ministre de l'Intérieur et ex-ministre de la Défense Michèle Alliot-Marie, Guillaume Dasquié s'est déclaré renforcé dans ses convictions à l'issue de l'épreuve et écrit notamment "je pensais exercer un métier, vous m'avez démontré que c'est un sacerdoce. Grâce à vous, une détermination nouvelle désormais me conduit. Le journalisme d'investigation spécialisé sur la raison d'Etat constitue à mes yeux un garde-fou indispensable pour notre démocratie. Il participe à nourrir l'esprit critique des citoyens éclairés. Et à ce titre, il représente un gage de sécurité plus important, plus fondamental encore, que tous les pelotons de la DST réunis".
Incorrigibles ces journalistes.
Remarquez, il a de la chance Guillaume de ne pas être en Russie, je crois qu'il y a une journaliste femme qui a bien été assassinée pour son travail..comme cela, plus de soucis. Encore un effort Messieurs les Politiques ! )) vous déméritez au milieu de vos amis des Grandes Puissances de Bush et Poutine, votre petite bêtise n'égale pas encore la Grande Leur. A quand l'accident d'Airy Routier ou d'autres "démocrates" qui n'ont fait que dire ce qui a été ?
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