PARIS (Reuters) - Nicolas Sarkozy est parvenu à ramener dans le giron de la droite près d'un électeur lepéniste sur quatre, selon un sondage LH2 pour Libération.
D'après cette enquête, 23% des électeurs de Jean-Marie Le Pen en 2002 ont voté cette fois pour le candidat de l'UMP, qui a assumé sa stratégie consistant à aller chercher "un par un" les anciens sympathisants du Front national.
Ce constat est conforté par l'analyse de la carte électorale, qui met en évidence les succès du candidat de l'UMP dans les anciens bastions du FN, le Sud-Est, le Nord, l'Alsace, ainsi qu'en Ile-de-France.
De même, Nicolas Sarkozy a obtenu de bons scores auprès des ouvriers (29% pour un score global de 31,18%), tandis que Jean-Marie Le Pen recule au sein de cette catégorie avec 15% pour un score global de 10,44% - contre 26% en 2002 pour un score global de 16,86%.
Le président de l'UMP semble ainsi récolter les fruits de l'affichage de la valeur travail tout au long de sa campagne.
Selon LH2, l'unique spécificité du vote Le Pen a été celle du mécontentement : 31% des électeurs du FN ont voulu exprimer un mécontentement, contre 9% des électeurs UDF et 6% de ceux de l'UMP et du PS.
En revanche, les électeurs Royal ont été animés par des motivations stratégiques, 37% ayant voulu faire barrage à un candidat, ceux de François Bayrou ont été portés par une volonté de changement (47%) et ceux de Nicolas Sarkozy ont adhéré aux valeurs du candidat (49%) ou à sa personnalité (41%).
"La diversité de ces motivations permet de mieux comprendre la faiblesse de l'espace politique dévolu à Jean-Marie Le Pen", souligne LH2.
L'électorat frontiste a été, moins que d'autres, porté par des considérations stratégiques, une volonté de rupture ou l'adhésion à une personnalité.
Au-delà de la question du chômage, pour tous prioritaires, les électeurs de Ségolène Royal disent avoir été motivés par la question des inégalités sociales (46%), ceux de François Bayrou par la préparation de l'Europe de demain (32%) et ceux de Nicolas Sarkozy par la lutte contre l'insécurité (41%), le pouvoir d'achat (26%) et la lutte contre l'immigration (26%).
Là encore, le président de l'UMP a empiété sur le terrain de Jean-Marie Le Pen, 53% des électeurs de ce dernier étant motivés par l'immigration et 43% par l'insécurité.
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Ce sondage a été réalisé le 22 avril auprès d'un échantillon de 1.537 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.
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