3.14.2007

Soutenir les PME innovantes pour notre avenir : attentes de l'IE Club.

- Un Small Business Act pr les PME
- Une réduction/exonération d'impôts des sommes investies pour ce secteur seraient les bienvenues pour doper ces sociétés. Alors qu'aujourdhui, il est encore plus intéressant de se payer une oeuvre d'art pr défiscaliser ses revenus et investir son argent, que soutenir financièrement un projet développé qui est devenu une PME..
Des mesures de bon sens qui nous feraient à peine rattraper les pratiques étrangères de nos concurrents mais qui n'ont pas été prises. Bilan pour les candidats.
 
 
 
 
Maurice Khawam
Président
IE Club
Maurice Khawam et Pierre Kosciusko-Morizet
"Un statut de PME innovante doit être créé au niveau européen"
Suite de notre série d'interviews consacrées aux attentes du secteur IT à l'occasion des élections présidentielles 2007. La parole est ici donnée au groupe d'investisseurs en PME innovantes, qui attend beaucoup d'une harmonisation des règles européennes.
14/03/2007
 
JDN Solutions. Quelles sont les activités de l'IE Club ?
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Maurice Khawam. Nous rassemblons des PME innovantes, des grands groupes, des membres du secteur public ou parapublic et des investisseurs. L'objectif de l'association consiste à développer ce que nous appelons la high-tech économie, c'est-à-dire les éditeurs, les nouveaux services comme les nouveaux médias et les télécoms, puis les sociétés dont le modèle d'activité est innovant.

En moyenne, nous investissons entre 500 000 et 2 millions d'euros pour des sociétés arrivées à des points d'inflexion. Cela signifie qu'elles disposent au moins d'un produit, d'une équipe et de prémices de revenus. Notre investissement vise à développer la société. Nous travaillons en France, mais aussi en Europe.

Vous demandez aux présidentiables d'encourager les croisements entre recherche publique et secteur privé. De quelle manière faut-il s'y prendre selon vous ?
Mélanger les genres n'est pas souhaitable à mon avis, mais il est essentiel d'avoir des ponts intelligents entre les deux environnements. Nous proposons que des chercheurs puissent réaliser des stages intéressants en entreprise ayant pour finalité un transfert de technologies issue du secteur public.

Ce transfert de technologie donnerait évidemment lieu à rémunération pour le secteur public mais, aujourd'hui, nous constatons que le patrimoine de la recherche reste en partie non utilisé, ce qui représente des centaines de millions d'euros gaspillés.

Pour le financement aux PME, vous préconisez un système d'aides au niveau européen. Pour quelles raisons ?
L'Oseo Anvar est un canal de financement, l'Etat également grâce à son travail d'essaimage. Mais nous souhaiterions que des relais privés arrivent très rapidement derrière pour continuer ce travail de soutien à l'investissement.

Une possibilité serait de s'orienter vers un mode de financement mixte, privé et public, avec les vrais moyens de sanction et de benchmarking du privé, mais impliquant de gros moyens dans les domaines où la fondation serait compétente. Il me paraît aussi nécessaire que l'argent ainsi investi soit défiscalisé comme cela se passe pour les PME dans le privé.

A quoi correspond votre projet de PME innovante européenne ?
En France, les grandes entreprises doivent réserver 5 puis 7% de leurs achats aux PME"
Le concept de PME innovante en France est intéressant puisqu'il permet un statut fiscal assez avantageux au démarrage de l'entreprise. Nous souhaiterions une harmonisation de ce type de statut au niveau européen pour permettre à ses PME de se développer hors des frontières nationales sans avoir à repasser par les mêmes phases administratives dans tous les pays dans lesquels elle voudra être présente. Cette démarche facilitera leur développement.

Etes-vous favorable à l'idée d'un Small Business Act ? Si oui, quel niveau d'investissement devrait-on réserver aux PME dans les grands groupes ?
Aux Etats-Unis, le Small Business Act a fait ses preuves. En France, la nouvelle présidence devra définir des chiffres pour réserver un certain pourcentage d'achats aux PME. D'abord 5%, puis 7% me paraissent être des taux raisonnables pour encourager les PME.

D'autre part, il faut lever certains freins qui existent aujourd'hui. Par exemple, dans certains marchés où les PME peuvent a priori concourir, un certain niveau de fonds propres est demandé, ce qui en fait fuir la plupart.

Quelles mesures incitatives aideraient à démultiplier l'investissement dans les PME innovantes ?
Une idée serait d'inciter les dirigeants les plus vertueux à mettre leurs moyens à la disposition des PME. Dans le programme de refonde de l'ISF [ndlr : impôt de solidarité sur la fortune], il serait intéressant de permettre des réductions - voire une exonération de l'impôt - en échange d'investissements dans les PME.

Le nouveau président devrait porter également ses efforts pour faire aboutir l'idée d'un marché financier européen des valeurs de croissance, à l'instar du Nasdaq américain. Euronext se développe mais, au niveau européen, nous n'avons pas de visibilité sur les PME innovantes. Ce nouveau marché donnera la chance à une PME française d'être vue par des investisseurs étrangers, et à ses actions d'être achetées dans différents pays.

Pierre Kosciusko-Morizet, en tant qu'entrepreneur, dirigeant de PriceMinister et membre de l'IE Club, vous demandez aux présidentiables de simplifier le système d'aide à la création d'entreprise. Pourquoi ?
Il faut un effort de communication autour du statut d'entrepreneur"
Pierre Kosciusko-Morizet. Chaque personne qui arrive au gouvernement veut créer sa propre aide et passer à la postérité. Nous en arrivons à un maquis assez inextricable en tant qu'entrepreneur, qui nous prend un temps fou pour connaître les fonds pour lesquels nous pourrions monter un dossier.

Des cabinets spécialisés existent mais ils prennent 30% du montant total des aides perçues. Non seulement il est difficile d'identifier quelles sont les aides intéressantes mais, en plus, il est difficile de monter son dossier.

Le statut d'entrepreneur en France est-il suffisamment valorisé ?
Pierre Kosciusko-Morizet. Non, c'est mon point de vue personnel, pas celui de l'IE Club. Je pense que cela vient de notre culture, qui récompense plus un cadre supérieur dans un grand groupe ou dans l'administration, que dans d'autres pays. Il faut faire un effort de communication pour changer cela, et montrer que créer son entreprise ce n'est pas forcément être un capitaliste, mais que l'on crée des emplois.

Depuis 10 ans, je pense que nous allons dans le bon sens en matière de création d'entreprise. Les chiffres sont en augmentation, même s'il convient de les nuancer car beaucoup d'entreprises individuelles se lancent, et ce type d'entreprise inclut les petits commerces. En revanche, si l'on compare notre création d'entreprises en termes de PME, nous sommes encore loin du Royaume-Uni ou des Etats-Unis.

Vous évoquez un manque d'ouverture des entrepreneurs français. Quelles solutions envisagez-vous pour y remédier ?
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Pierre Kosciusko-Morizet. Un des problèmes des entreprises françaises vient du fait qu'elles ne s'internationalisent pas souvent. Pour contrer la mentalité des entrepreneurs français, parfois pas assez ouverts, il y a le moyen du levier fiscal.

Je pense que le refus de la constitution européenne reflète bien le fait que la France n'est pas assez ouverte sur le monde, même s'il y a une évolution naturelle vers une plus grande ouverture. Les moins de 30 ans comprennent bien cette globalisation de l'économie et sont en général plus ouverts vers l'international.

Autre problème à résoudre : celui du dialogue social. Je pense qu'en France, il n'y a pas assez de syndicats et qu'ils sont souvent contre productifs. Un syndicat doit comprendre qu'on vit dans une économie de marché. C'est un contre-pouvoir, mais il ne doit pas se braquer systématiquement.

 
Propos recueillis par Yves DROTHIER, JDN Solutions


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