3.23.2006

Un martyre d'enfant insoutenable et maudit. Comment faire payer un crime aussi lâche ?

STRASBOURG (AFP) - La mère de Dylan, Adeline Marfe, a raconté mercredi devant les assises du Bas-Rhin n'avoir "pas eu le courage et la force" de mettre un terme au calvaire de son fils, que son compagnon Christophe Beugnot est accusé d'avoir martyrisé à mort en 2003. "Je n'arrive pas à comprendre comment j'ai pu être amoureuse de quelqu'un comme ça", a confessé entre deux sanglots Adeline Marfe, 25 ans, qui encourt jusqu'à 30 ans de réclusion pour privation d'aliments ou de soins ayant entraîné la mort de son fils. "Pourquoi": le mot est revenu sans cesse dans les questions du président Jérôme Bensussan. Elle avait trouvé par le passé la force de mettre un terme à ses relations précédentes: pourquoi a-t-elle autorisé Christophe Beugnot à s'installer chez elle et ses deux enfants, Dylan, 4 ans, et Tino, 6 ans, fin juin 2003, alors qu'il venait de lui éclater la lèvre en la giflant ? "Parce que j'étais amoureuse", répond-elle, et parce qu'il s'était excusé aussitôt en la "baratinant". A l'amour a succédé "la peur, et la honte", quand Beugnot a commencé à se montrer menaçant et de plus en plus violent envers elle, et de plus en plus sévère envers les enfants, infligeant par exemple à Tino de rester accroupi, un stylo pointé vers l'anus, pour qu'il accepte de l'appeler "papa". En trois mois à peine, la vie avec le nouveau "papa" deviendra "un enfer". S'il "était contrarié, il était violent envers les enfants et envers moi. Il fallait toujours être d'accord". Selon elle, il ne supportait pas non plus que l'on fasse du bruit avec la fourchette dans l'assiette, faute de quoi il n'hésitait pas à jeter l'assiette au mur. Elle acceptera que Beugnot emmène Dylan chez sa mère à Vesoul à deux reprises, alors qu'elle avait déjà "des doutes" et que l'enfant présentait de premiers signes de violences, même s'il affirmait "comme papa l'a dit" être tombé sur le pied d'un lit ou avoir été couvert de bleus par un cousin. Puis viendra le jour où son "papa" fera à Dylan "la tête comme une citrouille". Et celui où l'enfant passera une nuit entière nu, attaché sur une chaise devant la fenêtre, avant d'être corrigé au matin pour s'être assoupi. Dylan sera retiré de la maternelle dès la mi-septembre. "Il avait des bleus, je ne pouvais pas le mettre à l'école", explique la mère. "Quels soins ?", demande le président. "Aucun", murmure Mme Marfe dans un sanglot. Au cabinet dentaire où elle effectuait un stage d'assistante, et face à ses parents chez lesquels elle s'est même rendue seule avec ses deux enfants fin août contre l'avis de Christophe Beugnot, Adeline Marfe ne dénoncera rien. Elle se dit comme paralysée. "Je ne pouvais pas parler de choses comme ça", dit-elle. Tout au plus a-t-elle demandé à son employeur si elle avait eu le droit de refuser l'accès à son appartement, le 30 septembre, à une assistante sociale, ou parlé un jour à une cousine du supplice du stylo. Sans être plus explicite. "Je sais que j'aurais pu le dire à n'importe quel moment mais je ne pouvais pas", reconnaît-elle. "J'étais perdue". Christophe Beugnot, que l'enquête a identifié comme l'auteur des coups mortels sur Dylan, a continué de nier les "actes de torture et de barbarie" ayant entraîné la mort de l'enfant pour lesquels il encourt la réclusion à perpétuité. Il a préféré accuser Adeline Marfe d'avoir frappé Dylan, auquel lui-même ne reconnaît avoir infligé qu'un jour "une petite claque sur la main". Quant à Adeline, chez laquelle il prétend n'avoir jamais remarqué d'hématomes, tout au plus admet-il lui avoir donné "une fois, une claque". Le soir du 3 octobre, Dylan était retrouvé mort dans son lit par deux médecins du Samu. Il portait de nombreuses traces de coups, de morsures, de brûlures de cigarettes, et avait même des excréments dans la bouche. Le verdict est attendu pour le 31 mars.
Insoutenable.
Incompréhensible pour une mère de laisser faire ça.
Par un dingue assassin.
Paix à la pauvre âme de ce petit bout de chou qui n'avait rien demandé à personne, comme toutes les petites victimes de ces inommables déchets du mal.
Il n'y a rien à dire. Que de maudire ces merdes d'hommes !
Et de prier que toutes les autres mères en situation d'attaque trouvent le courage et la lucidité nécessaires à s'extraire de ces emprises aux tous premiers signes.Parce que les situations provoquées par ces malades s'aggravent toujours.
La loi contre les violences conjugale a été promulguée aujourd'hui.
Que l'information se fasse ici et là, partout, pour que plus aucun martyre ne se passe encore. Intolérable.
Aucun verdict ne pourra être à la hauteur du mal engendré par cette bête. Et c'est bien là l'autre drame. Lui faire subir ce qu'il a fait serait encore trop doux. Les tortures du Moyen Age seules semblent convenir à un trépas mérité. Mais elles ne sont pas de notre système de punitions.
-----------------------------------------------------------------------------------

La grand-mère maternelle de Dylan, appelée à témoigner jeudi aux assises du Bas-Rhin, a dénoncé le silence qui a entouré le calvaire qu'a subi son petit-fils de 4 ans jusqu'à sa mort en octobre 2003, lançant un vibrant appel pour qu'un tel drame ne se reproduise plus."Je lance un cri: plus jamais ça. Je vous demande, M. le président, de tout faire pour que les gens comprennent que le simple fait de se taire a tué", a-t-elle lancé au procès de sa fille Adeline Marfe et du compagnon de celle-ci, Christophe Beugnot. Dylan "était vif, il respirait la joie de vivre, il en voulait, il était rebelle parfois", a souligné sa grand-mère, dans un vibrant témoignage entrecoupé de larmes. "Quand il faisait une bêtise, on en riait parce qu'il le faisait de manière futée".La grand-mère de Dylan a raconté que depuis qu'elle avait rencontré Christophe Beugnot en juin 2003, sa fille Adeline s'était "renfermée sur elle-même". Fin août, elle l'avait vue avec ses enfants et l'avait interrogée sur un pansement que Dylan portait au front. Adeline lui avait alors dit que le petit était "encore tombé dans la douche". Par ailleurs, elle assure n'avoir "rien remarqué". Jeudi, la cour d'assises a également entendu deux voisins du couple, qui ont reconnu avoir entendu au moins à deux reprises pendant l'été des pleurs d'enfants et des cris de Christophe Beugnot en provenance de l'appartement d'Adeline Marfe. Le voisin de palier, un ex-petit ami de l'accusée, a même reconnu s'être plaint du comportement menaçant de Beugnot auprès du propriétaire, sans toutefois lui mentionner de coups contre les enfants. Le propriétaire l'aurait rassuré en disant qu'"une assistante sociale était sur le coup". La grand-mère a également raconté les accusations portées après le drame par le frère aîné, Tino, 6 ans en 2003, à l'encontre de Christophe Beugnot. Tino lui a notamment dit que Christophe Beugnot "a fait beaucoup de mal à Dylan. Il a pris Dylan et il l'a tapé contre le sol (...) Il a mis du caca dans la bouche à Dylan". Et la grand-mère, elle ne pouvait pas le dire elle, à la police et aux assistantes sociales, cela, avant que son petit-fils en meure ? Christophe Beugnot nie les "actes de torture et de barbarie" ayant entraîné la mort de Dylan pour lesquels il encourt la réclusion à perpétuité. Adeline Marfe risque jusqu'à 30 ans de réclusion pour privation d'aliments ou de soins ayant entraîné la mort de son fils.
Nouveau : téléphonez moins cher avec Yahoo! Messenger ! Découvez les tarifs exceptionnels pour appeler la France et l'international. Téléchargez la version beta.

Aucun commentaire: