"J'ai pas le temps ! Moi, je shoote". Cette petite phrase, confiée à la veille du lancement du CPE, résume la stratégie de Dominique de Villepin depuis sa conquête de Matignon il y a dix mois: foncer, toujours foncer, sabre au clair, avec 2007 en ligne de mire.Alain Juppé n'a-t-il pas dit de lui qu'il ferait "un très bon Premier ministre... en temps de guerre" ? A 52 ans, M. de Villepin, admirateur du général de Gaulle et féru d'épopée napoléonienne, croit en son destin et conçoit la vie comme un perpétuel combat. S'il a réussi ces derniers mois à brider ses envolées lyriques, chacun de ses discours est empreint de vocabulaire martial: sitôt nommé à Matignon, il se présente en général en chef qui remportera la "bataille pour l'emploi". "C'est mon meilleur chef de commando", dit de lui le président Jacques Chirac, qu'il connaît depuis 25 ans et dont il partage la passion des arts premiers et de l'Afrique. Secrétaire général de l'Elysée entre 1995 et 2002, cet ancien homme de l'ombre est définitivement sorti de l'anonymat en février 2003 lors d'un discours qui a fait date à l'Onu, contre la guerre en Irak. Récompensé pour ses bons et loyaux services chiraquiens - ses basses oeuvres, accusent ses détracteurs - ce diplomate de carrière décroche le Quai d'Orsay en 2002, l'Intérieur deux ans plus tard et Matignon au lendemain de la victoire du non au référendum sur la Constitution après avoir enfin obtenu le départ de Jean-Pierre Raffarin, qu'il surnomme "Raffarien". Né au Maroc le 14 novembre 1953 dans une famille aisée, Dominique Galouzeau de Villepin a passé une bonne partie de sa jeunesse au Venezuela, où il "rêvait" la France. Maîtrisant bien l'anglais, il parle parfaitement l'espagnol. Grand -il dépasse les 1,90 m-, bel homme à la chevelure argentée, c'est un sportif accompli, catégorie marathon avec un faible pour le tennis. Il dort peu, rate rarement son jogging du week-end. Grand amateur de poésie -il taquine lui-même la Muse- et d'histoire, il a publié plusieurs livres, dont "Le Cri de la gargouille" et "Les Cent Jours ou l'esprit de sacrifice". "Villepin, c'est un tiers de Lord Byron, un tiers de Don Quichotte et un tiers de général Boulanger", résume le PDG d'Axa, Henri de Castries, qui l'a côtoyé à l'Ena, comme le couple socialiste François Hollande-Ségolène Royal. Jamais élu, il ne s'est jamais complètement fait pardonner la dissolution ratée de 1997. Les rancoeurs envers "Néron" -surnom dont l'aurait affublé Bernadette Chirac- ont d'ailleurs refait surface en pleine crise du CPE. Le jugeant trop rigide et trop cassant, certains parlementaires UMP ne le ménagent pas: l'un voit en lui le "chef de l'Ordre du Temple Solaire", un autre le "capitaine du Titanic". S'il se défend d'être, tel Alain Juppé, "droit dans ses bottes", il n'a, prévient-il, pas d'"états d'âme". "Plus c'est difficile, plus j'aime ça", répète à l'envi le Premier ministre, qui connaît sa deuxième crise grave en moins d'un an après celle des banlieues. Il est peu loquace sur ses ambitions, mais ceux qui le côtoient assurent qu'il est tout entier tourné vers un objectif: l'Elysée. Rares sont les fois où il se dévoile, comme le 3 février à Troyes, un fief chiraquien: "on s'inscrit toujours dans une fidélité, mais un jour on est seul devant".
---------------------------------------------------------------------------------
Ca mon grand, fallait mieux choisir tes amis...syndrôme Juppé )) Dis pas que tu t'en doutais pas que ça finirait comme ça, en 25 ans, on sait à qui on a affaire non ?
Le problème de ces mecs qui n'ont pas d'états d'âme, c'est qu'ils sont justement sans capacité d'empathie et de compréhension subtile des jeux psychologiques. Des bourrins. Ne m'est pas sympathique ce portrait d'un type qui plane dans ses plans et qui se lance sans avoir préparé les choses n'importe comment. Un brouillon. Un énervé du bulbe désordonné, bref, un activiste pas très modéré qui connait mal ses dossiers.
Si c'est pour sabrer le champagne les yeux bandés...dixit mon credo fondateur du blog, c'est pas la peine.
La France n'a pas besoin de ce type de profils d'exécutants aux yeux bandés contrairement à ses muscles. Me fait bien marrer avec son surnom de Néron..c'est pas le plus flatteur. Est-ce qu'il joue aussi de la lyre en regardant Paris brûler ces derniers jours ?
On veut un compétent pour prochain responsable national, qui ait du coeur, de l'intelligence et des connaissances fortes cultivées des dossiers économiques, une conscience de ce que sont la gestion des risques et les chantiers de réforme prioritaires absolument.
Une vision globale et un souci du détail et de la pédagogie pour fédérer les avis et les projets. Plus de fascistes du pouvoir qui ne le comprennent pas comme autre chose qu'un truc dans lequel se vautrer, ou de grands chambellans lèche-bottes arrivistes.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire