3.31.2006

C'est bien la précarité actuelle du travail qui fait descendre étudiants et salariés dans la rue. Exemples à l'appui.

A quelques heures d'une déclaration télévisée du président Jacques Chirac sur la crise du CPE, le ministre de l'Economie a de nouveau défendu le contrat première embauche et fait valoir que les employeurs français n'étaient pas des "négriers".
"Il y a un fait qui m'a beaucoup frappé: c'est l'image que certains ont voulu donner à notre jeunesse de ce qu'est la réalité de l'entreprise", a déclaré Thierry Breton lors de sa conférence de presse trimestrielle.
"J'ai le sentiment qu'on a peut-être voulu faire croire aux jeunes que l'employeur n'avait qu'une obsession, celle de renvoyer les jeunes qu'ils recrutent", a-t-il ajouté. "C'est une absurdité totale, c'est une idiotie économique, c'est aussi une injure pour les deux millions d'entrepreneurs de notre pays."
Les opposants au CPE, qui exigent son retrait, dénoncent notamment la période d'essai de deux années pendant laquelle l'employeur peut licencier sans invoquer de motif, prévue par ce nouveau contrat de travail réservé aux moins de 26 ans.
"Les partis politiques qui prétendent gouverner notre pays feraient bien de mesurer la gravité de leur posture, du dommage qu'ils font à notre tissu social en véhiculant ce type d'idée", a dit Thierry Breton. "Je le dis haut et fort: les employeurs français ne sont pas des négriers."
Le ministre de l'Economie a annoncé l'organisation par Bercy d'une conférence pour "contribuer à mieux faire comprendre le monde de l'entreprise aux jeunes".
"On va réunir dans les semaines qui viennent des représentants des entreprises, le monde professionnel, des étudiants, pour qu'il y ait un dialogue sur l'entreprise et les jeunes qui s'établisse ou se rétablisse."
L'idée serait d'élaborer une charte à laquelle pourraient "librement" souscrire les entreprises "pour indiquer très clairement aux jeunes quelles sont leurs valeurs et quelle est la politique qu'elles souhaitent mener vis-à-vis d'eux", a expliqué Thierry Breton.
 
Certes Monsieur Breton, c'est bien d'essayer de les secouer en leur demandant de trouver ces valeurs dont vous parlez certainement d'accompagnement et de formation, elles existaient dans le temps...
mais je vous soumets un exemple très simple d'évaluation du degré de précarité qu'affichent certains de ces employeurs, quand, sur un site spécialisé de leurs offres d'emploi par secteur, fashionjob.fr pour le nommer, à ma recherche Emplois Marketing on peut y trouver à consultation de tous les chiffres suivants dans les moteurs :
 
Sur tout le mois de mars 2006, du 1er au 31 :
218 offres de stage
Contre même période :
107 offres d'emploi en intérim -
 0 offres free lance -
18 offres Glod en CDI dont 7 sur Paris pratiquement toutes "filtrées" par Chantal Baudron, chasseur de tête du secteur -
 
Sachant que plus de 600 entreprises sont clientes de ce site et toutes représentatives du secteur et le constituant, les pourcentages sont donc bien les suivants :
 
Sur un marché d'offres au total en Marketing Luxe-beauté-cosméto de 343 Offres, 75% sont des stages ! 36% de l'Intérim. Et 6% seulement ! des offres à responsabilité bien payées.
Pas de place pour les indépendants et la création de tpe a priori sur ce créneau où il n'y a pas de demande.
Il n'y a de salut pour un "travailleur" du secteur, que dans
- l'exploitation par une société d'intérim
- ou par une société elle-même en stage, en priant d'être ensuite intégrés sur un mode plus "vivable" et "rémunérateur" que celui-là;
- et seuls quelques 6% de chanceux sont (à charge pour eux de se maintenir en poste durablement) éligibles à un mode de rémunération apte à assurer un niveau de vie moyen sur Paris par exemple.
Seulement, ma tête à couper que l'expérience sur poste demandée est à chaque fois importante.
 
Donc, Monsieur Breton, mettez-vous deux secondes dans la peau de celui qui, sur un marché du "même travail" où les employeurs français ne FONT PAS CONFIANCE même seuls aux diplômes, ou au passé d'un candidat performant sur CV, mais exigent de ne recruter que celui ou celle qui aura déjà FAIT ce même travail qu'il propose Auparavant et Ailleurs..Sinon, tous se sentent floués, en danger, responsables d'une erreur potentielle de recrutement etc...
 
L'aversion au risque de notre pays est devenu une aversion RIDICULEMENT dangereuse à un niveau Macro-économique et un dogme majeur que nous voyons aujourd'hui dans les chiffres et les exigeances des annonces d'emplois des recruteurs.
 
L'urgent serait bien plutôt de re-communiquer sur la nécessité de faire Confiance aux esprits qui ont étudiés pour savoir penser et réfléechir en action, sur tous sujets possible selon la largeur de leur formation. Sans systématiquement penser que l'expérience est un MUST absolu sans laquelle on ne peut ACCEPTER un recrutement.
 
Vous même, Monsieur Breton, étrennez votre poste de Responsable des Finances. Que penseriez-vous d'un système qui (absurde par définition car qui de la poule a fait l'oeuf) obligerait dans les faits à ne nommer en poste qu'un Ministre ayant déjà exercé auparavant plus de 5 ans a minima ou plus de 10 ans avant de prendre le Risque de le nommer ?
 
Et là, je ne vous parle mm pas de discriminations en tous genres...
C'est ce modèle soit-disant "social et économique" qui pose problème aujourd'hui et plus encore demain.
Elle est là, la machine à exclure plutôt qu'à intégrer. Et les formations n'y feront rien, car l'employeur s'en fiche quasiment...La rigidité des recrutements est un poison pernicieux et pervers. Un cloisonnement que la société se fait à elle-même sous prétexte de professionnalisme maximal.
 
 
 
 


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